Pendant longtemps, j’ai cru un peu naïvement que lorsque je mangeais, le corps prenait ce qu’il lui fallait et que le surplus partait aux toilettes. Pas du tout en fait, notre corps est comme ma grand-mère, il stocke et récupère tout ce qu’il peut. Il se bat pour extirper de notre alimentation le maximum de nutriments, il digère, il transforme le sucre en gras (triglycérides) et il le stocke dans les cellules graisseuses (tiens ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille), il fait le contraire si l’on a besoin d’énergie. Il a plein de mécanismes sophistiqués pour assurer sa survie.
Il a aussi un arsenal chimique impressionnant pour découper et digérer les nutriments, les enzymes ainsi qu’une immense surface d’assimilation qu’est l’intestin grêle, une barrière de haute précision qui sert de frontière vers le milieu interne de notre corps. Lorsqu’elle est en bon état, cette barrière ne laisse passer que les molécules utiles mais fait barrage aux bactéries ou aux molécules nuisibles.
Nos enzymes sont des cellules hautement spécialisées qui s’activent en présence de conditions spécifiques pour découper les aliments et en les rendant propres à l’assimilation. Par exemple l’enzyme qui dégrade les protéines s’active dans le milieu acide de l’estomac.
Les enzymes peuvent être mises en difficultés pour accomplir leur mission par les radicaux libres, les pesticides, les médicaments, les polluants et ses pires ennemis sont les molécules alimentaires provenant de l’alimentation moderne qu’elles sont incapables de bien digérer car elles n’y sont pas adaptées. Le docteur Seignalet entend par alimentation moderne, les céréales mutées blé et maïs en tête, les protéines du lait et molécules issues des cuissons à haute température comme les molécules de Maillard.
Les molécules de Maillard amènent la coloration , augmentent l'odeur et l'intensité du gout des aliments . Ce sont des glycotoxines indigérables souvent pathogènes.
Par exemple, la protéine du blé, la gliadine, résiste à ces enzymes, ainsi qu’aux puissantes enzymes sécrétées par le pancréas. Elle arrive non digérée dans l’intestin.
Les aliments non digérés vont s’accumuler dans l’intestin grêle et vont favoriser la multiplication des bactéries pathogènes (en pourrissant en fait) qui vont dégrader à la longue l’intégrité des parois de l’intestin. La conséquence sera une augmentation de la perméabilité intestinale, autrement dit votre intestin devient une vraie passoire et laisse le champ libre à des molécules qui favorisent l’encrassage des tissus et à certaines qui vont déclencher une réaction du système immunitaire. C’est là que l’on retrouve notre fameuse protéine du blé, la gliadine qui en franchissant la barrière intestinale est capable de semer la panique dans notre système immunitaire, être un facteur aggravant des maladies d’encrassage ou même être impliquée dans la dépression.
Les molécules mal digérées vont donc passer dans le sang, dans la circulation lymphatique et dans le liquide baignant les cellules (y compris dans les cellules du cerveau).
L’accumulation de ces molécules va se loger dans différents tissus et organes du corps et développer des maladies selon les fragilités génétiques des individus. Voilà en résumé l’hypothèse de départ du docteur Seignalet sur la cause du développement des maladies, et notre alimentation de plus en plus transformée agresse constamment notre paroi intestinale. L’idée sera donc de supprimer l’ingestion des molécules indigérables, de laisser le temps à la paroi de l’intestin de se réparer, et notre corps étant une machine merveilleuse, il va aller vers la régularisation de tous les dysfonctionnements jusqu’à retrouver l’état d’équilibre qu’il aime tant.